23/09/2021
Imprimer la pageLa tour Eiffel
Découvrez l'aventure d'un des monuments les plus visité au monde : la tour Eiffel. De l'idée originale à nos jours, toutes les étapes marquantes d'un symbole français. Apprenez en également plus sur les matériaux et les techniques de création.
L'idée d'une tour de grande hauteur était dans l'air depuis un moment déjà. Dès 1833, l'ingénieur anglais Trevithick propose d'élever une colonne en fonte ajourée de 1 000 pieds de hauteur (304,8 m), tandis que les ingénieurs américains Clarke et Reeves font le projet d'une tour de 304 m pour l'Exposition universelle de Philadelphie en 1876. À Bruxelles, on songe à une tour en bois de 200 m, à Turin, Alessandro Antonelli dresse en 1863 une synagogue en maçonnerie de 163 m, la Mole Antonelliana, et à Paris, on suggère l'érection d'un phare monumental destiné à éclairer la capitale.
C'est à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1889, date qui marquait le centenaire de la Révolution française qu'un grand concours est lancé dans le Journal officiel.
L'ingénieur Gustave Eiffel a participé à un concours pour l'Exposition Universelle de 1889 à Paris. Il fallait créer un monument exceptionnel pour attirer les visiteurs à cette exposition. 170 projets ont été sélectionnés : des tours en bois, en granit, une construction à cheval sur la Seine… Gustave Eiffel et son équipe ont gagné la compétition.
C'est dans ce contexte que naît le dessein de construire une tour de 300 mètres qui serait le « clou » de l'Exposition de 1889 et célébrerait à la fois les vertus de l'Industrie et le centenaire de la Révolution française.
Une sorte de grand pylône
Dès 1884, deux ingénieurs de la maison Eiffel, Maurice Koechlin et Émile Nouguier s'attachent à ce projet. Koechlin esquisse alors une sorte de « grand pylône formé de quatre poutres en treillis, écartées à la base, se rejoignant au sommet et liées entre elles par des poutres métalliques disposées à intervalles réguliers » (Bertrand Lemoine). Le premier dessin de Maurice Koechlin superpose les contours de Notre-Dame de Paris, la statue de la Liberté, trois colonnes Vendôme, l'Arc de Triomphe et un immeuble de six étages. Gustave Eiffel, qui se montre indifférent à l'avant-projet, donne toutefois l'autorisation à ses ingénieurs d'en poursuivre l'étude. Grâce à l'aide de l'architecte Stephen Sauvestre, la Tour abandonne peu à peu son aspect schématique et industriel pour adopter sa silhouette actuelle, avec ses arcs monumentaux ajourés qui confèrent de l'élégance à l'édifice.
Le 30 mars 1885, Eiffel présente à la Société des ingénieurs civils un mémoire intitulé Tour en fer de 300 m de hauteur destinée à l'Exposition de 1889. Il en donne les caractéristiques principales : un prix estimé à 3 155 000 francs (il sera multiplié par deux fois et demie), un poids de 4 800 tonnes (ce sera 7 300 tonnes), des travaux d'une durée de 26 mois (absolument respectée). Il hésite encore entre le fer et l'acier, mais il a la certitude absolue que l'usage de la maçonnerie, comme le conçoit Jules Bourdais, rend l'exécution impossible. Son argumentation est renforcée par les difficultés rencontrées lors de l'érection de l'obélisque de Washington, tout en pierre, commencée en 1848 et culminant seulement à 169 mètres. Eiffel souligne également les applications scientifiques que la Tour apporterait aux sciences de l'aérodynamique, de la météorologie, de l'astronomie et des communications sans fil, dont les recherches débutent, sans compter l'avantage incomparable qu'elle donnerait aux armées, dans cette période encore marquée par la perte de l'Alsace et de la Lorraine. L'année 1886 est celle des décisions définitives. Après avoir longuement hésité sur le lieu de l'Exposition, le Champ-de-Mars est choisi, comme cela avait déjà été le cas en 1867 et 1878.
Cent sept concurrents en 1886
Le 1er mai, le « Journal Officiel » publie le règlement du concours d'architecture, dont l'article 9 impose la présence de la Tour. Cent sept concurrents y participent, et leurs projets sont exposés à l'Hôtel de Ville du 22 au 25 mai. La plupart ont traité la Tour comme un objet à part, en respectant la forme générale et le décor d'Eiffel, sans guère de rapport avec les palais des Beaux-Arts et des Arts libéraux qui figurent au programme. Certains proposent de l'installer à cheval sur le pont des Invalides ou le pont d'Iéna, tel le Colosse de Rhodes, ou de la placer sur la butte du Trocadéro.
En juillet 1886, les trois lauréats, Ferdinand Dutert, Jean Camille Formigé et Gustave Eiffel sont chargés d'élaborer le projet final. Le 5 août, le conseil des travaux décide de l'emplacement de la Tour, à l'extrémité du Champ-de-Mars, face au pont d'Iéna. Le 8 janvier 1887, une convention est signée entre Édouard Lockroy, représentant de l'État, Eugène Poubelle, préfet de la Seine, et Gustave Eiffel, agissant en son nom propre et non pas en celui de son entreprise. La convention stipule que « pour le prix des travaux, il est accordé en paiement à M. Eiffel une somme de quinze cent mille francs et la jouissance de l'exploitation de la Tour pendant l'année de l'Exposition et pendant les vingt années qui suivront à dater du premier janvier 1890 ». La Ville est alors propriétaire de la Tour. En 1910, cette jouissance est prolongée de soixante-dix ans, puis reprise en 1980 par la Société nouvelle d'exploitation de la Tour Eiffel (aujourd'hui Société d'exploitation de la Tour Eiffel), dans laquelle la Ville de Paris est majoritaire.
Un gigantesque meccano
Le 1er janvier 1887, Eiffel prend possession du grand carré de sable du Champ-de-Mars, d'où va s'élancer, face au Trocadéro, la vertigineuse construction. Les sondages font apparaître un terrain infiltré d'eau du côté de la Seine. Ceci nécessite la pose, en dessous du lit de la rivière, de caissons métalliques étanches, à air comprimé, dans lesquels travaillent les ouvriers pour réaliser la maçonnerie ; un procédé déjà utilisé en 1857 par Eiffel pour le pont de Bordeaux, son premier grand ouvrage d'art. « Chacune des quatre arêtes de chaque pilier a son propre massif de maçonnerie, mesurant environ 5 mètres par 10 de côté, lié aux autres par des murs. Le sol n'a ainsi à supporter qu'un effort limité à 3 ou 4 kilos par centimètre carré, soit la pression exercée par un individu assis sur une chaise. » (Bertrand Lemoine) Les travaux de fondation prennent fin le 30 juin.
Le 31 Mars 1889, la Tour Eiffel est inaugurée après deux ans et deux mois de travaux. Ce qui était alors le plus haut bâtiment du monde créé par l'homme devait être le monument phare de l'Exposition Universelle de 1889, dont le thème était la Révolution française.
Une tour qui devait symboliser le progrès des sciences et de la technique en France depuis 1789, mais dont la construction suscita de vives polémiques, notamment de la part d'artistes et intellectuels qui publièrent divers pamphlets et articles contre cette "Tour de Babel".
D'abord provisoire, puis menacée de destruction, la Tour Eiffel connut un succès immédiat dès son ouverture pour l'Exposition Universelle de 1889. Un monument qui sut s'imposer malgré les polémiques, devenu aujourd'hui le plus célèbre du monde.
Les plans
La conception de la Tour Eiffel fut initiée par Maurice Koechlin et Émile Nouguier, deux ingénieurs qui travaillaient pour la Compagnie des Établissements Eiffel. D'abord dubitatif, Gustave Eiffel racheta à ses collaborateurs les droits qu'ils possédaient sur le brevet, puis présenta sa tour en 1885. Il finira 3ème du concours, et signera avec le gouvernement une convention lui permettant de construire sa tour.
Gustave Eiffel remporte ce concours et une convention du 8 janvier 1887 fixe les modalités d'exploitation de l'édifice. Construite en deux ans, deux mois et cinq jours, de 1887 à 1889, par 250 ouvriers, elle est inaugurée, à l'occasion d'une fête de fin de chantier organisée par Gustave Eiffel, le 31 mars 1889.
La convention signée le 8 juillet 1887 stipulait qu'à partir du 1er janvier 1890, Gustave Eiffel pouvait jouir librement de l'exploitation commerciale de sa tour pour une durée de vingt ans, après quoi la Ville de Paris se substituerait à l'État pour en devenir l'unique propriétaire.
Les travaux des fondations débutèrent le 28 Janvier 1887.
Plus de 300 ouvriers furent en charge de l'assemblage de la structure. Un travail nécessitant un haut degré de précision, notamment pour le rivetage des poutres, élevées grâce à un procédé en 3 étapes mis au point par Eiffel. Pour schématiser, la Tour Eiffel fut réalisée comme un meccano géant…
Les critiques
Rapidement, de nombreuses personnes s'interrogèrent sur l'esthétique et l'utilité de cette tour. Les journaux quant à eux doutèrent de la solidité du bâtiment, et parièrent sur son échec à coup de unes sensationnelles telles que "Le Suicide Eiffel" dès qu'un évènement retardait la construction. Enfin, des habitants du quartier du Champ de Mars, effrayés par l'idée que la tour puisse leur tomber dessus, iront jusqu'à intenter un procès à l'État.
L'inauguration
En Mars 1898, le plus gros de la structure était achevé, et le 31 mars Eiffel inaugura le monument en invitant le gouvernement et la presse au sommet de la tour. À l'ouverture de l'Exposition Universelle, les ascenseurs ne fonctionnaient pas encore, ce qui n'empêcha pas les 30 000 visiteurs quotidiens de gravir les 1 710 marches du géant de fer pour découvrir cette nouvelle attraction au coeur de Paris.
Le succès
Alors que la Mairie de Paris, devenue propriétaire du monument après les 20 ans de concession de Gustave Eiffel, projetait de détruire la tour, son succès, mais surtout son cadre unique permettant de réaliser des expériences scientifiques retarda sa destruction.
L'installation d'une antenne de téléphonie sans fil à partir de 1903 confirmera l'intérêt public de la tour, et la nécessité de la préserver, et son succès auprès des touristes du monde entier se fera grandissant.
Rapidement devenu un symbole de Paris et de la France, ses détracteurs d'origine reconnaitront le caractère avant-gardiste de la tour, et, aujourd'hui encore, la Tour Eiffel est le monument payant le plus visité au monde.
Le fer de la tour Eiffel a été produit dans les forges et aciéries Dupont et Fould de Pompey, en Lorraine.
Gustave Eiffel l'a choisi notamment en raison de ses propriétés mécaniques. Gustave Eiffel a fait des calculs approximatifs pour faire une tour de 300 m de haut en maçonnerie. Ses calculs ont montré qu'il faudrait un cube de maçonnerie de 70 000 m3, plus 38 000 m3 de fondation, ce qui est un peu trop quand même...Du coup c'est le métal qui fut choisi. Tout d'abord parce que c'était un matériau nouveau, puisque l'industrie métallurgique en était à ses débuts. Ensuite il fallut faire un choix :
La fonte était intéressante mais si ce métal résiste bien à la compression, ce n'est pas le cas des autres contraintes, comme la flexion. L'acier aurait pu être choisi mais ce métal est trop rigide pour une structure qui nécessite autant de souplesse que de résistance. Mais à cette époque l'acier coûtait très cher à fabriquer. Et ses propriétés n'étaient pas toujours reproductibles.
Il restait le fer, dont les propriétés de résistance et de souplesse s'accordaient bien avec ce projet. Ayant l'habitude d'utiliser la fonte dans ses premiers projets de ponts métalliques, Gustave Eiffel s'est penché sur le "fer puddlé", qui est un matériau issu de la fonte. C'est lui qui sera utilisé pour la construction de la tour Eiffel.
Rappel de la fabrication du fer : minerai de fer avec coke (charbon transformé par cuisson en coke) chauffé à 1500°c donne de la fonte. Cette fonte est trop chargée en carbone. Elle doit être décarburée. Dans des grandes « marmites » on brasse la fonte liquide avec des barres, afin que du carbone s'échappe par combustion. Le puddlage consiste à traiter la fonte pour lui faire perdre une partie de son carbone, le rendant moins fragile. Le mot 'Puddlage' est une françisation du verbe anglais 'to puddle', 'brasser'. Le processus de puddlage est mis au point par Henry Cort en 1784, puis significativement améliorée par Samuel Baldwin Rogers et Joseph Hall au XIXe siècle. Il disparaîtra au fil du temps face à l'arrivée des processus de traitement de l'acier, plus performant et moins cher.
Origine du minerai de fer :
Gustave Eiffel, lorsqu'il décida définitivement de construire sa tour, s'est rapproché de Mr Prégre, le représentant parisien d'un fournisseur habituel de ses ateliers, les Forges et Usines de Pompey "Fould-Dupont", qui se trouvent en Lorraine.
C'est la mine de Ludres qui a fourni le minerai. C'est la production la plus proche de l'aciérie : de Ludres à POMPEY le minerai parcourt 25Km (ligne droite 17km). Parfois il y avait des compléments provenant d'Algérie (1700km de route et traversée de la Méditerranée) ou de Tunisie.
Origine de l'installation de l'aciérie à POMPEY :
L'aciérie était installée à Ars-sur-Moselle. Mais en 1870 : guerre Franco-Prussienne et ARS EN MOSELLE devient Prussien.
À l'origine, le directeur de l'usine, Auguste Dupont possédait une usine à Ars-sur-Moselle à proximité de Metz. Lorsque les Allemands annexèrent le département de la Moselle, il ne souhaita pas travailler pour l'occupant. En 1872, il s'associa à Alphonse Fould et déménagea ses forges à une trentaine de kilomètres au sud, côté français. Il s'agissait d'un site naturel au bord de la Moselle dans une petite commune viticole : Pompey.
En 1871 Auguste Dupont, fondateur des aciéries d'Ars-sur-Moselle, se voit contraint de déménager son usine pour éviter qu'elle ne passe sur le territoire prussien, suite à la perte de l'Alsace-Lorraine en 1870. Il choisit Pompey, c'est la raison de la présence de cette usine dans ce petit village viticole.
Origine de EIFFEL :
Gustave est né à DIJON. Son nom est Gustave Bönickhausen Eifffel. Il est devenu Gustave EIFFEL le 15 décembre 1880.
Gustave Bönickhausen Eifffel, était instituteur entre 1680 et 1695 à Marmagen. Ce fut au début du 18e siècle que la famille Bönickhausen s'installa à Paris. On ajouta le deuxième nom « Eiffel », issu de leur contrée allemande d'origine car les Français avaient du mal à prononcer le premier. Le 15 décembre 1880, Gustave fut autorisé par décision de justice à retirer définitivement Bönickhausen de son patronyme. Pour quelles raisons ? Eh bien, parce que porter un patronyme à « consonance allemande inspire des doutes sur sa nationalité française, et ce simple doute est de nature à lui causer soit individuellement, soit commercialement, le plus grand préjudice ».
L'importance des expositions universelles, catalyseurs des avancées techniques.
En 1756, se tient à Londres, la toute première exposition d'ampleur internationale. Les expositions universelles, à thème général ou plus spécialisé vont ensuite se tenir à un rythme soutenu dans les pays les plus industrialisés de la planète. Elles serviront avant tout de vitrine, le but étant de démontrer au monde entier son savoir-faire industriel ou artistique. Pour ce faire, les pays organisateurs vont tendre vers la surenchère et exalter leurs vertus nationales.
Le palais de l'Industrie construit par Alexis Barrault pour l'Exposition universelle de Paris de 1855.
En 1851, l'Exposition de Londres se montera autour de l'immense Crystal Palace, bâtiment spacieux mêlant le fer et le verre, censé démontrer par ses proportions, sa rapidité de montage et son architecture, le triomphe des méthodes modernes d'industrialisation et de préfabrication des bâtiments, mais aussi et avant tout, la suprématie économique de la Grande-Bretagne au milieu du xixe siècle.
Dans la même lignée, les galeries où sont exposées les « machines », seront plus d'une fois le clou d'expositions universelles.
En 1855, à Paris, l'ingénieur Alexis Barrault répond au défi britannique du Crystal Palace en réalisant le Palais de l'Industrie, doté d'une structure en fonte et d'une couverture vitrée de vastes dimensions.
En 1867, l'Exposition se tient pour la première fois sur le Champ-de-Mars, et célèbre l'apogée du Second Empire.
L'exposition de 1878, avec le Palais du Trocadéro, le Palais du Champ-de-Mars et ses halles des machines, marque le relèvement de la France après la défaite de 1870.
1874 : Proposition d'un tour de 300m par les ingénieurs américains Clarke et Reeves.
Cette tour était censée être construite dans l'enceinte de l'exposition du centenaire, à Philadelphie. Il s'agissait d'un tube conique en fonte de très grande taille. Ce projet ne verra jamais le jour, faute de volonté, mais aussi de moyens financiers. C'était pourtant le premier projet réellement réalisable de tour de plus de 300m .
Au début des années 1880, l'idée de la tenue d'une nouvelle exposition universelle en France a pour but de relancer l'économie en réalisant de grands travaux, de fédérer les citoyens autour d'un consensus politique, de faire rayonner l'image de la France à l'étranger, en lui redonnant son rang parmi les grandes puissances et finalement, consacrer la Troisième République naissante.
1881 : Proposition d'une tour solaire de 300m destinée à l'éclairage de Paris.
Autre tentative de construction d'une tour gigantesque, cette proposition d'Amédée Sébillot, ingénieur électricien et de Jules Bourdais, architecte, avait pour but l'édification d'une tour de 300m dotée d'un phare puissant pouvant éclairer Paris. Ce projet qui semblait peu réaliste ne l'était pas tant que ça, mais il ne fut jamais construit. (En savoir +)
6 juin 1884 : Première proposition de tour de Maurice Koechlin et Émile Nouguier, les chefs des bureaux d'étude et des méthodes d'Eiffel
Maurice Koechlin et Émile Nouguier, les chefs des bureaux d'étude et des méthodes d'Eiffel, dessinent le plan d'une tour de 300m en fer et la proposent à Gustave Eiffel. Celui-ci rejette le projet mais les encourage à poursuivre cette étude, trouvant l'idée intéressante mais la tour inesthétique.
18 septembre 1884 : Nouvelle présentation d'une tour de 300m à Gustave Eiffel. Ce dernier l'accepte.
Suite à son rejet quelques mois plus tôt par Gustave Eiffel, le projet d'une tour en plein Paris a été refait, la tour est structurellement crédible et en plus, esthétique. Eiffel dépose un brevet pour les méthodes d'édification d'une tour métallique de 300m.
1er mai 1886 : Lancement d'un concours pour la construction d'une tour de 300m à l'occasion de l'exposition universelle de 1889
Un concours pour édifier une tour de 300m à l'occasion de l'exposition universelle de 1889 est lancé. Fort de ses relations privilégiées avec le ministre, Eiffel établit lui-même une part des contraintes qui seront appliqués et devance ainsi ses concurrents.
12 mai 1886 : Formation de la commission d'étude des projets
Suite au lancement du concours pour la construction d'une tour de 300m en plein Paris, le comité pour l'Exposition Universelle de 1889 constitue une commission d'étude pour analyser et choisir le lauréat.
8 janvier 1887 : Signature du contrat de concession.
La commission signe avec Gustave Eiffel un contrat de concession pour l'exploitation de la tour qu'il doit construire au Champs-de-Mars. Ce contrat stipule que l'exploitation a une durée de 20 ans, soit jusqu'au 31 décembre 1909. Le projet est en marche.
28 janvier 1887 : Début des travaux.
C'est le 28 janvier 1887 que commencent réellement les travaux aux Champs-de-Mars. Le projet attaque tout d'abord le creusement des fouilles de la pile N°2, côté école militaire, là où le terrain est le plus simple à creuser.
29 janvier 1887 : Début du creusement des fouilles de la pile N°3.
Les fouilles de la pile N°3, également du côté de l'école militaire, sont attaquées. La création des fondations complètes durera plusieurs semaines.
début février 1887 : Début du creusement des fouilles de la pile N°4.
Les fondations de la pile N°4 et 1 sont plus complexes à faire car elles sont en bord de Seine, Eiffel doit faire face à des infiltrations. Pour pallier le problème il utilisera un système à air comprimé, technologie novatrice en la matière.
14 février 1887 : Parution de la lettre de protestation de 47 artistes contre la tour Eiffel.
Devant l'avancée des travaux 47 artistes de l'époque se joignent pour faire paraître une lettre dénonçant les méfaits de la tour Eiffel, accusée de non esthétisme et de danger, compte tenu de sa taille et de son poids.
23 février 1887 : Fin du creusement des fouilles de la pile N°2.
Les fouilles de la pile N°2, la première à avoir commencé, sont terminées. Les maçons commencent leurs travaux pour faire les massifs, puis les fondations elles-mêmes.
4 mars 1887 : Début de la maçonnerie de la pile N°2.
Une fois les fouilles creusées les maçons entrent en scène. Ils coulent les lourds massifs de béton, puis font les fondations et montent les socles.
8 mars 1887 : Fin du creusement des fouilles de la pile N°3.
Il aura fallu un peu plus d'un mois pour creuser les fouilles de la pile N°3. Les terres ont été soit aplanies sur le sol entre les piles, soit évacuées par des tombereaux hippomobiles. On a utilisé également des wagons.
9 mars 1887 : Début des fondations de la pile N°3.
Troisième pile dont les maçons attaquèrent les fondations. C'est la seconde pile côté Ecole militaire.
25 mars 1887 : Début des fondations des fouilles de la pile N°4.
Début de la maçonnerie de la dernière pile, suite à la fin du creusement des fouilles.
9 avril 1887 : Fin de la maçonnerie de la pile N°1.
C'est à cette date que le socle de la pile N°1 est définitivement terminé.
10 avril 1887 : Fin de la maçonnerie de la pile N°2.
Ce deuxième socle est définitivement terminé le lendemain de la pile N°1.
fin avril 1887 : fin des maçonneries de la pile N°3.
Il faudra attendre la fin du mois pour que la pile N°3 soit achevée.
16 juin 1887 : fin de la maçonnerie de la pile N°4.
C'est mi-juin que la dernière des quatre piles a ses fondations définitivement terminées. Il ne reste alors plus qu'à poser les contre-sabots dans lesquels viendront se mettre les sabots servant de point de départ des arbalétriers.
juin 1887 : Fin de la pose des sabots d'appui de la structure métallique.
En juin 1887 toute la partie maçonnerie est terminée, la partie métallique peut donc commencer.
1er juillet 1887 : Début de la construction de la structure métallique.
C'est moins de 6 mois après avoir commencé la construction que les ouvriers ont pu commencer l'assemblage de la partie métallique. Les poutres, poutrelles et autres entretoises sont montés individuellement à partir du sol. Au début, il n'y avait pas besoin de grues ni d'échafaudage.
2 septembre 1887 : Installation de la première grue de montage, sur la pile N°3.
Deux mois après le début de la construction de la partie métallique les échafaudages n'étaient plus suffisants pour monter à la bonne hauteur les pièces. C'est sur la pile N°3 qu'elle est montée. Trois autres grues seront installées par la suite, elles ne seront utilisées toutes que jusqu'au deuxième étage, car à partir de là il n'y avait plus la place de les utiliser toutes.
10 octobre 1887 : La hauteur des piles atteint le point de basculement.
Pour l'éviter, Eiffel utilise des échafaudages et des boîtes à sable. Le point de basculement, c'est cette hauteur qui fait que la structure d'une pile, s'éloignant de plus en plus de sa base, risque de basculer dans le vide, attiré par la gravité sous son propre poids. Pour éviter ça Gustave Eiffel fit installer des échafaudages sous les piles, chacun se terminant par une boîte à sable, c'est à dire une boîte dont on pouvait retirer le sable peu à peu pour régler la hauteur d'appui très précisément.
4 décembre 1887: Fin du montage des 4 premiers panneaux.
Les panneaux, ce sont ces 'tranches' horizontales de tour Eiffel qui en comptent 29. Les 4 premiers la font monter jusqu'au 1er étage.
7 décembre 1887 : Jonction des quatre piliers au niveau du premier étage.
Cette jonction est un grand moment technologique. Chaque pile étant indépendante les unes des autres il n'était pas sûr qu'elles soient toutes à la bonne hauteur, donc pour éviter les problèmes chaque pile avait, au niveau du socle, un vérin de grande puissance capable de régler la hauteur définitive de la pile. C'est la raison pour laquelle on dit parfois que la tour Eiffel est montée sur vérin.
18 décembre 1887 : Commencement du montage des poutres horizontales du 1er étage.
Une fois les 4 piles alignées il fallait monter les poutres maitresses d'assemblage du 1er étage, qui marque la réunion des 4 piles en une ceinture commune.
1er mars 1888 : Fin du montage du premier étage.
Entre l'installation des poutres du premier étage, l'opération la plus délicate, la pose des poutrelles, la création de la galerie et la pose des garde-fous le temps de travail n'a pas excédé 4 mois, ce qui semble très rapide quand on connait les moyens de l'époque.
1er avril 1888 : Début de l'élévation vers le 2e étage.
Une fois le premier étage terminé l'échafaudage qui était au sol est monté sur la première plate-forme pour que les ouvriers puissent travailler dans des conditions correctes. La hauteur commence à être importante, la tour domine déjà le plus haut bâtiment de Paris.
avril 1888 : Installation d'une cantine au 1er étage, pour les ouvriers.
Chaque ouvrier mettait approximativement 30 minutes pour monter au 3e étage de la tour, ce qui est très rapide. Mais s'ils devaient redescendre tout en bas pour déjeuner, à midi, pour y remonter ça aurait été encore plus dangereux. Pour éviter ça Gustave Eiffel a créé une cantine au premier étage, cantine quasiment gratuite, car Eiffel rattrapait son coût par la productivité gagnée.
7 mai 1888 : Début du montage des arcs décoratifs.
Les arcs décoratifs sont des éléments importants, malgré le fait qu'il ne s'agisse pas d'un élément structurel. Mais le succès de la tour Eiffel réside aussi dans sa beauté, d'où l'importance des ouvriers en charge de la décoration.
14 août 1888 : Fin de l'installation de la 2e plate-forme.
La fin de l'installation de la 2e plate-forme marque une étape dans la construction de la tour. A partir de là, les 4 piliers se joignent en un seul pylône, nécessitant une modification des techniques de montage.
31 août 1888 : Fin du montage des arcs décoratifs.
Les arcs décoratifs étaient assez longs à poser, il a quand même fallu 4 mois. Mais c'était un élément important de la tour, qui participe à sa popularité.
Septembre 1888 : Début des travaux du deuxième étage.
La tour s'élève désormais dans le ciel parisien plus haut que tout autre bâtiment, elle est visible d'un peu partout où le regard porte.
19 septembre 1888 : Mouvement de grève des ouvriers
Comme souvent dans les chantiers de cette taille un mouvement social se déclenche entre les ouvriers et Gustave Eiffel. Le mouvement porte sur l'augmentation du salaire et l'obtention d'une prime de risque proportionnelle à la hauteur de travail, ce qui est rejeté par Eiffel.
21 septembre 1988 : Accord salarial avec les employés, qui marque la fin de la grève
Cette grève a été éphémère, elle n'a duré que 3 jours. Les ouvriers ont partiellement eu gain de cause, avec l'obtention d'une augmentation. La prime de risque, elle, n'est pas changée, Eiffel estimant que le risque est le même de 40m ou de 280m.
23 septembre 1888 : Début des travaux des soubassements
Les soubassements correspondent à l'intérieur des socles. Ils pouvaient être faits ultérieurement car ils n'influençaient en rien les supports de la tour.
30 novembre 1888 : Fin du montage de la plate-forme intermédiaire, début du montage au-dessus.
La tour n'en finit pas de monter dans les airs. La plate-forme intermédiaire est destinée au transbordement des passagers entre les 2ième et le 3ième étage, à l'époque de la construction il n'était pas possible, pour un ascenseur, de monter directement au 3ème sans passer par un palier. C'est le rôle de cette plate-forme intermédiaire. De nos jours elle est inutilisée.
4 janvier 1889 : Fin des travaux des soubassements
Fin des travaux sous les socles, qui avaient commencé le 23 septembre. Ils n'ont donc duré qu'un peu plus de 3 mois.
5 janvier 1889 : Début des travaux pour l'installation des ascenseurs Otis (Piliers Nord et Sud)
Le 5 janvier marque le début des travaux des pièces mécaniques d'accès aux étages. Les ascenseurs Otis sont les premiers installés, ils seront suivis immédiatement de autres ascenseurs.
19 janvier 1889 : Début de la mise en place des cabines des ascenseurs "Roux et Combaluzier" (Piliers Est et Ouest)
Le même mois les installateurs des ascenseurs Roux et Combaluzier, futur Schneider, viennent sur la tour mettre en oeuvre les parties mécaniques nécessaires. A noter que pour les ascenseurs, c'est le personnel du fournisseur de matériel qui vient l'installer, ce ne sont pas les ouvriers du chantier d'Eiffel.
janvier 1889 : Début du montage des restaurants du 1er étage
A l'époque de la construction les plates-formes étaient des galeries faisant le tour de l'étage. Chacune avait des bâtiments qui lui étaient propres. Au premier étage, il y avait 2 restaurants (un russe, un français), un bar anglo-américain, et un théâtre.
11 février 1889 : Début du montage des machines et des pompes
En même temps que l'on s'activait sur les parties supérieures pour la mise en route des restaurants, les ouvriers travaillaient sur l'installation des différentes pompes hydrauliques qui manœuvraient les ascenseurs.
20 février 1889 : Début de l'installation de l'ascenseur Edoux, qui mène au 3e étage
Ce n'est qu'après avoir installé les ascenseurs montant au 2e étage que l'on s'attaqua à l'ascenseur Edoux, qui montait au 3e étage. Il était en deux parties, l'une montait à la plate-forme intermédiaire, l'autre au sommet.
24 février 1889 : Fin des travaux de la 3e plate-forme, début des travaux au-dessus.
La tour est presqu'entièrement achevée. Il ne reste que la partie supérieure, contenant un local technique, une pièce réservée à Mr Eiffel, le campanile, et enfin la hampe du drapeau.
11 mars 1889 : Début de la pose des réservoirs et des canalisations
C'est à peu près 20 jours après le début des travaux sur les pompes que furent posés les réservoirs et les canalisations de ces pompes. Il s'agissait d'éléments essentiels car les pompes hydrauliques avaient besoin d'une grande quantité d'eau, disponibles à volonté. Ces réservoirs étaient en place au sol, mais aussi dans les étages.
31 mars 1889 : Arrivée au sommet. Pose du drapeau tricolore.
L'inauguration de la tour Eiffel eut lieu le 31 mars 1889, elle fut matérialisée par la pose du drapeau tricolore au sommet du campanile.
10 avril 1889 : Fin de montage des pompes et machines
C'est après l'inauguration que les machines d'ascenseur ont été terminées. L'inauguration a lieu, la plupart du temps, avant la fin effective des travaux. Dans le cas de la tour Eiffel c'est l'arrivée au sommet qui a marqué l'inauguration, mais la tour elle-même devait encore subir pas mal de travail, entre les ascenseurs, les restaurants, les équipements divers, etc.
14 avril 1889 : Fin des travaux de la structure métallique
Les dernières poutres ont été rivetées, les éléments de construction ont été descendu : Le 14 avril il n'y avait plus de travaux de structure à la tour Eiffel, c'était terminé.
15 avril 1889 : Début des travaux du restaurant côté Ecole militaire
Cet autre restaurant n'était pas encore monté, il le fut rapidement, d'ici l'ouverture.
1er mai 1889 : Fin de la pose des réservoirs et des canalisations
La fin du travail technique eut lieu à 6 jours de l'ouverture officielle de l'Exposition Universelle. Si le timing a été juste, il a été respecté, bien qu'il soit resté quelques travaux de mise en service des ascenseurs et quelques poutrelles à rivetées.
6 mai 1889 : Ouverture de l'exposition universelle de 1889
La tour Eiffel sert de portail d'entrée à l'exposition universelle de 1889. Le Monde découvre alors la grandeur de cette structure édifiée en plein Paris. Les travaux s'y poursuivent malgré tout, ce qui fait que les visiteurs ne peuvent pas encore y monter.
15 mai 1889 : Ouverture de la tour au public
Le public peut enfin monter sur la tour Eiffel, mais par les escaliers uniquement, les ascenseurs n'étant pas encore mis en service. Les visiteurs arrivent en masse. Dès la première semaine on comptabilise 28 922 visiteurs, ce qui est énorme. Ce succès sera plus mitigé par la suite.
mai 1889 : L'éclairage de la tour est réalisé au gaz.
A sa création la tour Eiffel est éclairée de deux façons. Le monument lui-même est éclairé par des becs de gaz mise dans des globes de verre, pour la sécurité. Ils faisaient une lumière suffisante pour se déplacer et éclairer le monument. La 2ème façon était un immense projecteur qui diffusait un faisceau bleu, blanc et rouge orienté vers les monuments de Paris. Il était électrique, lui.
26 mai 1889 : Mise en service d'un des deux ascenseurs "Roux et Combaluzier".
Le premier ascenseur a été mis en service est celui du pilier Est, c'est un Roux et Combaluzier, qui sera remplacé 10 ans plus tard.
1er juin 1889 : Fin des travaux de rivetage
Cette fois-ci, c'est réellement la fin des travaux sur la tour Eiffel, hors la pose des ascenseurs. Les équipes de monteurs quittent définitivement le chantier.
2 juin 1889 : Fin de la mise en place du 2ème ascenseur "Roux et Combaluzier" et "Edoux"
Le 2ème ascenseur Roux et Combaluzier est celui du pilier Ouest, son montage a été terminé le même jour que celui de l'ascenseur Edoux qui monte au 3e étage, avec nécessité de se faire transborder à mi-parcours sur la plate-forme intermédiaire.
4 juin 1889 : Mise en service du premier des deux ascenseurs Otis.
Cet ascenseur est dans le pilier Nord. De nos jours c'est toujours un ascenseur Otis qui nous monte au 2e étage dans ce pilier !
13 juin 1889 : Mise en service de l'ascenseur Edoux, qui mène au 3ème étage.
Il se sera passé 11 jours entre la fin des travaux de cet ascenseur et sa mise en service.
19 juin 1889 : Mise en service des deuxièmes ascenseurs "Roux et Combaluzier" et "Otis"
Dernier des 5 ascenseurs de la tour Eiffel à être mis en service, le 2e "Roux et Combaluzier" se trouvait dans le pilier Ouest. Le 2e Otis était dans le pilier Sud.
2 juillet 1889 : Visite d'Edmond et Jules Goncourt
De nombreuses personnalités sont venues sur la tour Eiffel durant l'exposition universelle. Le 2 juillet, c'était les frères Goncourt.
11 septembre 1889 : Eiffel organise un diner au 1er étage en compagnie de Thomas Edison
Eiffel et Edison avait des points communs, à commencer par le fait qu'il s'agissait de deux grands industriels. Edison offrit à cette occasion un phonographe, appareil dont il était inventeur et fabricant.
24 octobre 1889 : Début des travaux de Mr Cornu sur l'absorption atmosphérique des radiations
Dès que possible Eiffel donna l'autorisation d'utiliser la tour à des fins scientifiques, ça lui a permis, quelques années plus tard, de ne pas la voir être démontée. Le 24 octobre, c'est le jour d'une expérience qui fera faire un pas de plus dans la connaissance des radiations solaires.
1889 : Installation d'une imprimerie au 2e étage
C'est dès sa construction qu'Eiffel autorisa cet étrange évènement qu'est l'installation de l'imprimerie du "Figaro" au 2e étage de la tour. Le journal est réellement fabriqué sur place, avec la possibilité pour les visiteurs de faire inscrire leur nom dedans.
31 octobre 1889 : Fin de l'exposition universelle de Paris
Durant cette exposition universelle 2 millions de personnes ont visité la tour Eiffel. Si c'est un grand succès, ce dernier ne perdurera pas, la tour n'atteindra jamais de telles fréquentations durant les premières années, même lors de l'exposition universelle de 1900.
31 décembre 1889 : Cessation d'activité de la société "Gustave Eiffel et Cie"
Bien triste journée pour Gustave Eiffel, qui est obligé de cesser l'activité de son entreprise suite au scandale de Panama. Il avait signé un contrat pour la fourniture des écluses du canal, et à ce titre a été tiré dans le scandale
1er janvier 1890 : Début de la concession de 20 ans à Gustave Eiffel
A partir de ce jour Gustave Eiffel a 20 ans devant lui pour rentabiliser la tour, officiellement. Dans les faits il mettra tout ce qu'il peut pour qu'elle ne soit jamais démontée, et il y parviendra en lui trouvant une application militaire : Elle servait, au début du XXe siècle, d'antenne de réception pour la toute nouvelle technologie de radiodiffusion
30 juin 1890 : Expérience nocturne de navigation aérienne à partir de la tour Eiffel
La tour pouvait également servir de balise de positionnement pour la navigation aérienne. A la fin du XIXe siècle l'aviation n'avait pas encore commencée, mais les ballons étaient utilisés pour se déplacer. L'expérience de localisation faite à partir de la tour a permis à un ballon de se diriger sur une distance de plus de 150 Kms.
6 octobre 1896 : Premiers essais de téléphotographie
La téléphotographie est tout simplement la photographie à distance. Le mécanisme est courant de nos jours, on appelle ça un zoom, sur nos appareils photos. Mais en 1896, il fallait utiliser un appareil photographique couplé à un système d'agrandissement.
1897 : Remplacement des deux ascenseurs "Roux-Combaluzier".
Ces deux ascenseurs ne faisaient pas l'affaire, il a fallu les changer dix ans après leurs poses. Ils étaient installés dans les piliers Est et Ouest et ont été remplacés par des "Fives-Lille" hydrauliques, mis en service en 1899
1898 : Eiffel autorise l'installation d'une station météo.
En fait, c'est un véritable laboratoire météo qui a été placé à son sommet sous la forme d'une plaque sur laquelle se tenaient différents instruments de mesure et d'une pièce contenant les appareils enregistreurs. Il s'agit du premier observatoire de ce genre installé si haut.
5 novembre 1898 : Etablissement de la première liaison radio entre la tour et le Panthéon
C'est fin 1898 que fut posée une antenne hertzienne par Eugène Ducretet qui réalise ainsi une communication téléphonique entre la tour Eiffel et le Panthéon, à 4 Kms de là. C'est la première expérience scientifique de grande ampleur que l'on doit à la tour Eiffel.
1899 : Mise en service des deux ascenseurs "Fives-Lille" hydrauliques.
Ces ascenseurs ont remplacés les "Roux-Combaluzier" dans les piliers Est et Ouest, arrivés en fin de vie, après seulement 10 ans d'utilisation.
1900 : L'éclairage initial est modifié, Il devient entièrement électrique
Cet éclairage est pour la première fois entièrement électrique. Il se compose de 5 000 ampoules disposées sur les côtés.
1907 : Installation d'une horloge lumineuse électrique
C'est l'un des premiers éléments plaqués sur la tour Eiffel, un cadran lumineux électrique donnant l'heure. Il sera suivi par bon nombre d'autres éléments, comme le compteur de l'an 2000, la publicité Citroën, le symbole de l'Europe, etc.
18 octobre 1909 : La tour Eiffel est contournée pour la première fois par un avion
Il s'agissait d'un Wright en bois et toile piloté par le comte de Lambert. Ce vol a marqué une étape dans l'aviation française
31 décembre 1909 : Dernier jour théorique de la concession
Cette concession avait fait l'objet d'un contrat entre Eiffel et le comité pour l'Exposition Universelle. Il était destiné à permettre à l'auteur de rentabiliser son bâtiment, mais la tour n'a pas été démontée à sa fin, comme c'était prévu. C'est également ce jour qu'il y a eu un changement de propriété au profit de la ville de Paris.
1910 : Remplacement des deux ascenseurs.
En 1910 eut lieu un autre changement d'ascenseurs, ceux des piliers Sud et Nord. On y installa des Otis.
1912 : Mort de Franz Reichelt, l'homme-oiseau
Mr Reichelt est un tailleur de Longjumeau, une ville de la banlieue Sud de Paris. Persuadé d'avoir découvert une méthode pratique pour sauter de grandes hauteurs, il fabrique un modèle de parachute et convie la presse à assister à son saut. Celui-ci mourra écrasé au sol, son parachute n'étant pas assez efficace. .
1914, première guerre mondial
1914 : Première utilisation militaire de la tour Eiffel.
Pendant la première guerre mondiale l'armée utilisa la tour en tant qu'antenne TSF et capte des messages importants, la tour devient un véritable outil au service de la France.
6 février 1922 : Ouverture officielle de Radio Tour Eiffel
Suite à de nombreux essais de TSF durant les années précédentes, Radio Tour Eiffel est créée. Trois ans plus tard ont lieu les premiers essais de télédiffusion.
1925 : Installation sur la tour de la publicité pour Citroën.
Cette publicité est très connue, même de nos jours. Il s'agissait d'une enseigne lumineuse faite de 250 000 lampes de couleurs différentes formant les lettres de la marque, verticalement. Cette illumination est restée 11 ans.
1933 : Installation d'une horloge lumineuse
Nouvelle horloge, après celle mise en place en 1907. Celle-ci a été offerte par André Citroën. Il s'agissait d'un cadran électrique à base d'ampoules format des aiguilles multicolores. Le cadran mesurait quand même 15m de haut.
26 avril 1935 : Début de la diffusion régulière d'émissions télévisuelles.
25 mai 1937 : Ouverture de "l'exposition internationale des Arts et des Techniques appliqués à la Vie moderne"
Il s'agit en fait de l'appellation de l'époque des expositions universelles, plus tournées sur les arts et techniques. A cette occasion de nombreux travaux sont engagés sur la tour Eiffel, avec en particulier des jeux de lumière très travaillés.
1937 : Remplacement des restaurants du 1er étage.
Les 4 restaurants, dont un avait été transformé en théâtre, sont détruits. Seuls deux sont reconstruits. Cet aménagement fait partie des nombreuses modifications faites à la tour en 1937.
1937 : Modification de l'éclairage
Pour l'exposition de 1937 il a été installé un lustre multicolore fait de tubes lumineux sous la première plate-forme, mais aussi de 30 projecteurs puissants illuminant le monument. La tour prend aussi des couleurs bleues, blanches et rouges.
1939 : Cinquantenaire de la tour
Pour fêter ses cinquante ans la tour Eiffel reçoit l'archevêque de Paris, Mgr Chaptal, qui prononce une messe au 1er étage. La messe sera suivie d'un grand diner de gala avec des invités de prestige, dont le duc de Windsor, les ambassadeurs d'Espagne et de la Pologne, etc.
1940 : Paris est pris par les Allemands
La tour Eiffel est occupée, comme toute la ville. Les Allemands installent un poste de télédiffusion au sommet qui sera récupéré et utilisé par les Français à la libération.
1948 : Un éléphant sur la tour Eiffel
Si on voulait prouver que la tour Eiffel est très résistante on ne s'y serait pas pris autrement... C'est ce qu'ont dû se dire les visiteurs quand, un beau jour de 1948, ils croisèrent Bouglione et sa plus vieille éléphante (85 ans) su premier étage. Fatiguée, celle-ci ne put monter plus haut.
24 août 1944 : Paris est libéré
Ce jour est celui de la libération de Paris, c'est avant tout un jour historique pour la France, mais aussi pour la tour Eiffel. Pour fêter la libération un drapeau tricolore fait de 3 draps de couleur est dressé au sommet de la tour Eiffel.
1952 : Installation d'un phare aéronautique de balisage
Nouvelle utilisation de la tour Eiffel pour une utilisation aérienne, avec l'installation d'un phare de grande portée au sommet de la tour. Il vient remplacer celui du Mont Valérien, détruit pendant la guerre. Il restera sur place jusqu'en 1974.
1954 : Installation d'un radar par les alliés.
La tour Eiffel poursuit son intérêt technique et scientifique. Plus de 50 ans après les essais de navigation aérienne à l'attention des dirigeables, ce radar installé au sommet de la tour permet de sécuriser les airs autour de la capitale.
Mai 1958 : Modification de l'éclairage.En mai 1958 l'éclairage de la tour Eiffel est modifiée, elle prend désormais une grande partie de sa lumière à partir de fosses situées tout autour du monument. Ces installations restèrent sur place jusqu'au 31 décembre 1985, elles se composaient de 1 290 projecteurs.
1962 : Concert d'Edith Piaf. En 1962 sort au cinéma le film "Le jour le plus long", un chef-d'œuvre qui marqua les esprits. A l'occasion de sa sortie eu lieu un gala pendant lequel Edith Piaf fut invitée à chanter sur la tour Eiffel.
1965 : Installation de l'ascenseur Schneider. Après plus de 60 ans d'utilisation, l'ascenseur du pilier Nord a dû être remplacé. Il s'agissait d'un ascenseur Otis remplacé par un Schneider.
1966 : Concert Charles Aznavour et Georges Brassens. Ces deux chanteurs ont pratiqué leur art sur la tour Eiffel à l'occasion du lancement de la campagne mondiale contre la faim.
1978 : Installation d'un sapin de Noël lumineux. Encore un nouvel élément décoratif sur la tour Eiffel, avec l'affichage d'un sapin lumineux de grande taille, fait entièrement en ampoules. Il a décoré la tour durant la période de Noël 1978.
1981 : La tour Eiffel subit sa plus grande rénovation. De nombreuses poutrelles sont retirées, allégeant considérablement l'ensemble Les décors sont refaits, les étages sont transformés. Le restaurant "Jules Verne" est créé, tout comme "La belle de France" et "Le parisien", en remplacement des deux restaurants datant de 1937.
1982 : Inauguration des rénovations récentes. Les rénovations de 1980 étant terminées, c'est le maire de Paris Jacques Chirac qui fut l'inauguration des nouvelles installations.
1983 : Fin de l'utilisation de l'ascenseur Edoux, qui montait au 3e étage.
Cet ascenseur a été installé lors de la construction de la tour, il était temps de le changer car il était hydraulique et en hiver, le gel l'empêchait de fonctionner.